Notre sortie « châteaux cathares » a bien mal commencé, puisque dès la première balade un accident est survenu. Nous marchions sur un parcours sans dénivelé, mais à travers un labyrinthe de grosses pierres que d’étroits sentiers contournaient, lorsqu’ Eileen a trébuché et s’est effondrée en heurtant son épaule droite sur la roche proéminente ! Son cri de douleur a stoppé l’avancée des marcheurs. Aussitôt, après une première évaluation de la situation, l’appel du 112 fut déclenché. La topologie du lieu rendant une évacuation terrestre trop difficile (sentier trop étroit pour un brancard) les pompiers décidèrent l’évacuation par hélicoptère.Pour ne pas gêner les opérations, le groupe continua la marche à travers un paysage végétal et minéral vierge de toute intervention humaine, dégageant une ambiance féérique et mystérieuse. Le son de l’hélicoptère tournoyant et se fixant au-dessus de nous amplifia cette lourde atmosphère.Hélitreuillée, Eileen fut conduite à l’hôpital de Carcassonne où la radio confirma une fracture de l’humérus avec lésion de la coiffe. Après l’immobilisation de l’épaule et des soins anti douleur, Eileen est rentrée chez elle, le soir même, avec son mari et une amie qui prit soin d’elle pendant le retour.Rassuré sur l’état de santé de la blessée, le groupe s’installe à l’hôtel « le Châtelet » à St Paul de Fenouillet.Le lendemain, pas question d’envisager l’assaut du Pic de Bugarach (1230m): nuages, brouillard, pluie nous obligent à renoncer et à nous diriger vers « la rivière salée » qui traverse tourbières et forêts. Nous sommes trempés jusqu’aux os et le chemin du retour semble ne jamais finir ! Nous rentrons par les Gorges de Galamus et prenons le sentier menant à l’ermitage de St Antoine qui masque une chapelle aménagée dans la pénombre d’une grotte naturelle. Les jours suivants, le vent ne faiblit pas et permet de dégager le ciel par moments. L’ascension vers le château de Quéribus est une véritable lutte contre les éléments, la corde fixée au mur nous aide à franchir l’entrée contre un souffle infernal ! Là-haut, la vue est fantastique : le Canigou, d’un blanc étincelant, se détache de la chaîne des Pyrénées enneigées. Plus loin vers l’est, la mer se distingue entre les vignes et les cyprès. La descente est facile, le ciel bleu résiste. Nous reprenons les voitures à Cucugnan , près du fameux moulin. L’après-midi, nous suivons en hauteur la rivière Verdouble qui forme des vasques d’eau bleue ou verte dans un canyon profond. Sur le chemin, les amateurs de botanique sont ravis par la multitude de fleurs variées qui s’offrent à leur perspicacité. La pluie revient, nous rentrons.
Vendredi, nouvelle journée maussade, 4° au départ du sentier « des aiguilles » qui tourne autour du château de Puylaurens ! La petite bourrasque de neige qui nous surprend, ne nous empêche pas d’avancer ! Nous pique-niquons au pied du château et nous réchauffons grâce à un bon petit verre de Muscat offert par Michèle et Nadine. Puis c’est la montée et la découverte du site sur son éperon rocheux. L’état de conservation des murailles permet d’imaginer la puissance d’un tel édifice dans la lutte contre des envahisseurs. L’après-midi se termine sous le soleil, à l’aqueduc romain d’Ansignan . Pour notre dernier jour de rando, le ciel est désespérément bas dès le matin : pas de problème, nous commencerons par une marche près du lac de Caramany, puis, cerise sur le gâteau, nous finirons par la montée vers le château de Peyrepertuse, l’un des plus beaux et des plus vastes châteaux cathares ! Le petit miracle du temps se produit à nouveau au pied du château et le ciel se dévoile peu à peu. Le sentier est humide et requiert toute notre attention. Les hautes murailles surplombent la falaise. Le château féodal occupe le promontoire effilé en forme de proue. Un deuxième édifice, le château St Georges, domine l’ensemble. « Forteresses du vertige », Quéribus et Peyrepertuse portent bien ce nom ! Les derniers cathares ont trouvé refuge dans ces nids d’aigles, mais furent tous rattrapés par l’inquisition.
Dimanche, jour de départ, les cieux se sont apaisés ! Le vent est tombé, la campagne a retrouvé son calme sous un ciel d’azur !
Olga.